Le projet de restauration des halles de Saint-Ghislain représente une démarche minutieuse
et respectueuse du patrimoine, illustrant parfaitement la jonction entre tradition et une
touche de modernité dans la conservation architecturale. Ce projet ambitieux s’est concentré
sur la rénovation d’un bâtiment historique désormais destiné à accueillir le service de
réception et d’information touristique de la ville. Classé pour sa valeur patrimoniale, ce
monument nécessitait une restauration fidèle à son histoire, comparable à la délicatesse
requise pour la restauration d’une œuvre d’art.



La rénovation a touché divers aspects du bâtiment, depuis ses façades et charpentes
jusqu’à sa couverture, exigeant une réfection à l’identique des pierres ouvragées pour
préserver son authenticité. Un point notable du projet est le remplacement de l’ensemble
des menuiseries extérieures par des profils contemporains, en raison de la disparition des
châssis d’origine. Cette décision souligne une approche réfléchie, visant à intégrer le
bâtiment dans le présent tout en respectant son passé. Les relevés préliminaires ont été
effectués grâce à la technologie de scanning 3D, permettant une restitution précise en
imagerie virtuelle, assurant ainsi une rénovation fidèle au bâtiment d’origine.
Le cœur de la rénovation s’est attaché à préserver l’enveloppe du bâtiment, une ancienne
halle dotée d’une riche histoire. Le projet a été guidé par les principes de restauration
classique, en utilisant des techniques et des matériaux qui étaient disponibles à l’époque de
sa construction originale. Sous la supervision de l’Agence wallonne du patrimoine, des
méthodes traditionnelles telles que la peinture à la chaux, le mortier à la chaux, et la
réfection de la charpenterie selon les schémas existants ont été privilégiées, interdisant
toute modernisation qui s’éloignerait de l’authenticité du bâtiment. Les matériaux naturels ont
été favorisés, avec une mention spéciale pour la toiture en ardoise naturelle, choisie pour sa
fidélité à l’esthétique et à la fonctionnalité d’origine.

Une particularité du projet réside dans le traitement des châssis de fenêtre. Les châssis
existants dataient des années 50 et 60. En l’absence de plans plans d’origine, nous avons
choisi d’introduire une innovation respectueuse dans ce chantier.
Cette décision s’est traduite par l’introduction d’une croix, non pas dans le châssis lui-même,
mais comme un élément intermédiaire sur la façade avant, marquant un compromis entre
conservation et modernité.
La réception des travaux, prévue pour 2024, annonçant la renaissance d’un bâtiment chargé
d’histoire, désormais prêt à accueillir visiteurs et curieux, tout en témoignant de la capacité
de l’architecture contemporaine à dialoguer avec le passé. Ce projet illustre l’engagement
d’Adem envers la préservation du patrimoine, soulignant l’importance de la mémoire
architecturale dans notre environnement moderne.